Grand-Combe des Bois : à la découverte du sentier Bonaparte

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Thierry39
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Grand-Combe des Bois : à la découverte du sentier Bonaparte

Message par Thierry39 »

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Article du dimanche 19 octobre 2008


Aire urbaine Haut-Doubs
Grand-Combe des Bois : à la découverte du sentier Bonaparte

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Maison Monsieur : le pavillon des Sonneurs, sur la rive suisse, fait partie du patrimoine neuchatelois. Photos Claude Blanchard

La nature des lieux sauvages du Haut-Doubs fait ici les yeux « Doubs » aux randonneurs de passage. Y marcher est aussi l’occasion de se plonger dans un véritable livre d’histoire où se mêlent contrebandiers, gabelous, verriers et autres ecclésiastiques célèbres.

Situé sur le GR5, sentier de grande randonnée reliant la Hollande à la Méditerranée, le Doubs, de Biaufond à Villers-le-Lac, livre son intimité à tout celui qui veut bien l’apprécier. Le « sentier Bonaparte » débute à Grand-Combe des Bois, au lieu-dit « Les Belles Places », plonge dans la vallée du Doubs, longe la rivière et remonte ensuite sur le plateau.
N’en déplaise aux amateurs d’épopées napoléoniennes, Napoléon Bonaparte n’est pas passé par-là. Le sentier tient son nom d’un certain Augustin Girardin qui fit la campagne d’Italie au côté du général Bonaparte et qui habitait au bord du Doubs. Les habitants de Grand-Combe l’avaient surnommé… Bonaparte.

La randonnée

On passe d’abord à la ferme de « Sur la Côte », puis l’on plonge littéralement sur la vallée du Doubs en suivant le balisage rouge et blanc.
En bas de la pente, prendre à gauche (direction de la verrerie), poursuivre en direction de la Rasse. À la Rasse, un sentier permet de rejoindre Blancheroche sur la départementale 211 qui relie Fournet-Blancheroche à Grand-Combe des Bois. Suivre cette départementale pour revenir au point de départ.
Première étape : en longeant le bord du Doubs, on passera d’abord au lieu-dit « La Verrerie » : la verrerie de la « Guêpe », spécialisée dans la fabrique du cristal au minium (fioles, carafes, bougeoirs), a définitivement fermé ses portes en 1820 après avoir épuisé les ressources naturelles qui permettaient d’alimenter ses fours.
La silice venait de Suisse. Il ne reste plus grand-chose de la verrerie où vivaient autrefois de nombreux ouvriers. On trouvait également une verrerie en aval au lieu-dit « la Caborde » (commune de Fessevillers).
Deuxième étape : la scierie de la Rasse — Rasse ou Raisse signifie scierie. La scierie de la Rasse a définitivement fermé ses portes vers 1956. Une maison neuve la remplace aujourd’hui. La scierie de la Rasse fut une des dernières scieries de cette vallée du Doubs à fonctionner uniquement à la force de l’eau. Elle servait aussi de moulin à grain.
Fiche technique : pour se rendre au point de départ du sentier Bonaparte : prendre la direction de Maîche, Charquemont, Fournet- Blancheroche puis Grand-Combe des Bois. Départ : les Belles Places (un peu avant le village de Grand Combe des Bois). 300 mètres de dénivelé. Temps estimé : de 3 à 4 heures de marche. Distance : 15 km


Claude Blanchard


Des chemins chargés d’histoire

Grand-Combe des Bois, Fournet-Blancheroche, le Barboux étaient évidemment des plaques tournantes pour les contrebandiers qui passaient en Suisse par des chemins connus d’eux seuls.

Qui dit contrebandiers dit gabelous. Ces derniers ont mené durant des années une lutte acharnée pour venir à bout de ces « passeurs au clair de lune » rivalisant d’ingéniosité pour dissimuler leur marchandise.
Les douaniers n’hésitaient pas à dormir dans les bois ou à l’abri dans des cabanes pour surprendre les contrevenants à la loi. Une caserne à Grand-Combe des Bois, comptant une cinquantaine de personnes, rappelle la présence de ces gabelous qui ont quitté les lieux en 1970. « Rouges » alors que les autres étaient blancs, souvent socialistes, anticléricaux, ils étaient les seuls à inscrire leurs enfants à l’école publique.

Le curé astronome

L’église de Grand-Combe des bois, son chemin de croix, son pèlerinage et les curés qui ont fait son histoire : nommé en 1762 à Grand-Combe des Bois, l’abbé Mougin était un passionné d’astronomie.
À son époque, il fit construire un petit observatoire dans les locaux de la cure. Ce disciple de Lalande finança de ses deniers une partie de la construction de l’école. Comme d’autres curés réfractaires de la « Petite Vendée », le religieux dut s’exiler en Suisse à la Révolution. Mort en 1816, sa pierre tombale figure à l’intérieur de l’église.
Le vicaire général de Grenoble, Rousselot, fut à l’initiative d’un sanctuaire dédié à Notre Dame de la Salette, construit dans le clocher de l’église.
Le curé de l’époque, l’abbé Faivre, compléta les installations en aménageant en 1887 un chemin de croix où trônent des statues grandeur nature rappelant la céleste apparition.
Chaque année, le deuxième dimanche de septembre, les pèlerins (dont de nombreux Suisses) affluent pour faire leurs dévotions à Notre Dame de la Salette.
Deux ecclésiastiques ont aussi fait parler d’eux : le curé Roy, créateur d’une caisse du crédit agricole et plus récemment l’évêque du Mali, Monseigneur Perrot.
L’église de Grand Combe des bois a été construite en 1857. D’importants travaux de rénovation ont été achevés en 2004. La chapelle, lieu du sanctuaire de Notre Dame de la Salette, est encore en travaux. On trouve à l’intérieur de l’édifice du mobilier du XVIIIe siècle, un tableau du peintre italien Gauderio Frascotti représentant l’assomption et de nombreux ustensiles religieux. Contacter le maire du village (Bernard Maillot) pour la visiter.

Patrimoine neuchâtelois

En face de la Rasse, mais du côté suisse se trouve « Maison Monsieur » : sur la route très fréquentée par les frontaliers qui vont travailler à la Chaux de Fonds « Maison Monsieur » était autrefois au carrefour de la principauté de Neuchâtel de la Franche-Comté et du pays de Montbéliard.
Une cabane à péage, avant 1545, contrôlait les marchandises qui y transitaient. Un fermier s’y installa plus tard et y fit construire une maison en dur. Le fermier d’alors avait plusieurs casquettes. Il était douanier, percevait un péage et transportait les voyageurs d’une rive à l’autre avant que ne se construise un pont de bois (1893) puis une passerelle métallique (1907). Le passeur faisait sonner une cloche pour appeler les voyageurs.
Lieu fréquenté par une société patriotique fondée en 1841, le « pavillon des Sonneurs » fait aujourd’hui du patrimoine neuchâtelois et peut être visité.
On dit également que sont passés là en 1793 les royalistes francs-comtois échappant à la terreur, une unité de l’armée de Bourbaki, sans compter tous ceux qui trouvaient asile en Helvétie pendant l’occupation.


A voir à proximité

Biaufond, les Echelles de la Mort et la nouvelle via ferrata (500 mètre de longueur), Fournet-Blancheroche, le belvédère de la Cendrée. On peut accéder à la Cendrée depuis la route descendant de Fournet-Blancheroche à Biaufond (1 km du village sur la gauche). En suivant l’ancienne départementale retournée à l’état de friche, on arrive au pied de falaises où sont construits deux bâtiments. On accède au belvédère par un sentier sur la droite.


Bon à savoir

Micro climat

Grand-Combe des Bois bénéficie d’un micro climat dû à son exposition.
Face aux collines de Pouillerel, le village situé à 1000 mètres d’altitude connaît une température particulièrement clémente.
En témoignent les arbres fruitiers, les cerisiers et les poiriers en espaliers courant sur la façade des maisons.

Des chiffres

Le territoire communal s’étale de 615 mètres à 087 mètres d’altitude. La population est en hausse : 145 habitants en 1962, 87 habitants en 1999, 122 aujourd’hui.
Le tiers de la population a moins de 18 ans. On recense 25 frontaliers travaillant le plus souvent dans le secteur de La Chaux-de-Fonds et six exploitants agricoles.
Une fromagerie « la fruitière des crêtes du Haut Doubs», est installé en plein cœur du village.

Le sirop

Grand-Combe des Bois était connu autrefois pour sa gentiane. Le fameux « sirop de pâture » était distillé dans le sous sol de l’ancienne école.
La gentiane a aujourd’hui disparu des pâtures qui sont malheureusement fauchées et l’on ne distille qu’à de rares occasions.


Les bonnes adresses

L’hôtel restaurant de la Rasse
Il est tenu par la famille Hungerbühler. Spécialité : la truite. Établissement fermé du 8 au 22 décembre et du 6 janvier au 22 janvier – capacité d’accueil : 15 personnes. Chambre double à partir de 40 € ; demi-pension : 42 €.
L’auberge de Maison Monsieur
Du côté Suisse. Fermée le lundi et le mardi. Rénové en 1995, l’établissement offre le gîte et le couvert aux voyageurs de passage.
La ferme des Saveurs de Blancheroche
Ouverte le vendredi et le samedi jusqu’à 17 heures. Vente de produits régionaux.
La fruitière des Crêtes du Doubs
A Grand-Combe des Bois : vente de fromages et produits laitiers chaque matin.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Eustache
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Re: Grand-Combe des Bois : à la découverte du sentier Bonaparte

Message par Eustache »

C'est l'article de mon copain Claude !!!

J'avais l'intention, au printemps, d'organiser et vous proposer une randonnée entre rives du Doubs et Grand'Combe, en passant bien sûr par le sentier Bonaparte...
Le maire de Grand'Combe qui nous avait reçu, passionné de son village, peut faire une visite commentée l'église et de son clocher...
J'avais donc aussi ce sujet en projet pour le site... mais eul'Titi l'a déjà écrit !!! :mdr:
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Re: Grand-Combe des Bois : à la découverte du sentier Bonaparte

Message par Domi »

Je viens de lire avec beaucoup de retard cet excellent article sur Grand Combe que je connais par cœur !!! :bravo:

Et toute s les ballades des alentours bien sûr merci Titi !! :kiss: :bravo:
Ça me manque quelques fois le haut Doubs et ces belle ballade là haute te les partie de pêche le long des sentiers

Bon je sui un peu nostalgique ……..aujourd’hui …..Je vais arrêter avant de :cry:
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