Une nécropole du Bronze final unique en Franche-Comté

[Thierry39]

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Article du mercredi 19 novembre 2008


«Une nécropole du Bronze final unique en Franche-Comté»


L’Institut national de recherches archéologiques préventives, qui intervient sur le site du futur pôle Innovia du Grand Dole, présentait lundi les premiers résultats des fouilles


«La nécropole du Bronze final (1200-1100 avant notre ère) mise à jour lors de la première phase représente une découverte majeure sur le plan régional. C’est la première de ce type découverte sur la région », explique Dominique Baudais, responsable scientifique des fouilles.

La nécropole, située sur la commune de Damparis, est constituée de quatorze tombes à inhumation et de trois tombes à incinération. Deux sépultures sont richement dotées. Il s’agit de deux femmes, probablement des « chamanes ». « En tout cas, elles devaient avoir des pouvoirs. Nous n’avons découvert aucune tombe d’enfants. Ce n’était pas un cimetière ordinaire, mais probablement celui d’une élite. Mais ces personnes vivaient ici ». Comment expliquer la présence de l’ambre? « Les objets bougent davantage que les hommes, surtout s’ils ont de la valeur. On le constate encore aujourd’hui ». La première porte en effet sur la poitrine un imposant collier de perles en ambre ainsi qu’un bracelet de ces mêmes perles à chaque poignet, soit un total de 250 perles. Elle porte aux mollets des jambières en bronze et une ceinture ornée de plus de 200 cabochons de bronze. Une douzaine de petites perles en fils d’or ont été retrouvées à ses côtés. La singularité de la seconde sépulture est la présence d’amulettes ou de gri-gri (une canine de chien, deux dents de vache, un fossile marin et un silex taillé), probablement rassemblés à l’origine dans une pochette. Des coupes étaient placées vers la tête.

Des traces d’habitat ont été mises à jour : foyers, fours, traces de combustion, segments de palissades ou de clôtures…ainsi que quatre puits d’environ trois mètres de profondeur. La deuxième tranche, sur Choisey, a révélé des vestiges attribuables à la fin de l’âge de bronze et à l’époque gallo-romaine : un petit bâtiment gallo-romain, une voie romaine secondaire perpendiculaire à la voie romaine principale qui reliait déjà Besançon à Chalon, des enclos funéraires circulaires d’environ 15 mètres de diamètre, mais sans tombe à l’intérieur. « L’érosion, conjuguée à 3000 ans d’agriculture et d’activités humaines sur ce secteur, ne nous permet pas de dire si ces tombes étaient signalées par des tumulus ou des tertres. Le terrain a été nivelé et les vestiges n’ont été conservés que parce qu’ils étaient dans des creux à l’époque ». Ces enclos funéraires (vingt-quatre au total, dont treize sous le viaduc de l’A39) sont à une trentaine de centimètres de la surface du sol. Le chantier de fouille a pris de l’avance, puisque la zone de deux hectares située de l’autre côté de la route menant à Damparis a déjà été à moitié décapée. Les travaux se poursuivront au printemps.

Les archéologues de l’Inrap insistent sur l’étape essentielle du décapage, « qui met en évidence des choses que le seul diagnostic sous-estime ». Les sondages, par malchance, étaient tous tombés à côté des enclos funéraires. Le travail se poursuit ensuite en laboratoire. La carbone 14 permet une datation et une recherche ADN peut être commandée. « Il faut une problématique particulière car c’est coûteux. C’est surtout pour vérifier une hypothèse. Et il arrive que l’on retrouve… l’ADN de l’un des fouilleurs ».

Une partie de ces vestiges pourrait être visible en février prochain au musée de Dole dans le cadre de l’exposition Julien Feuvrier.

Serge Dumont



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Un pôle industriel dédié au développement durable

La conférence de présentation s’est déroulée lundi à Tavaux en présence des élus et des responsables de l’Inrap, dont M. Hans de Klijn, directeur interrégional Grand Est Sud, dont le siège est à Dijon, et qui intervient sur l’Alsace, la Bourgogne et la Franche-Comté. Dans le cadre de l’aménagement du futur pôle Innovia, plusieurs opérations de fouilles ont été planifiées. Prévues par la législation, elles sont financées par le Grand Dole et le conseil général pour un montant de 580000 euros. Comme l’a rappelé André Vauchez, président du syndicat mixte Innovia, l’Inrap s’était engagée à respecter les délais du chantier et à communiquer le résultat de son travail. Le pôle Innovia s’étend sur près d’une soixantaine d’hectares. « Il ne s’agit pas d’une zone d’activité, mais du 4e pôle industriel de notre territoire après le pôle chimique de Solvay, le pôle alimentaire (Bel, Fagot…) et le pôle microélectronique (ex-ITT-Cannon…) » rappelle régulièrement Claude Chalon, président du Grand Dole. « Ce pôle accueillera des technologies liées au développement durable ».

Contact a ainsi été pris avec le leader européen de la laine de bois. « Nous ne voulons pas dévoyer cette zone : pas question d’y mettre n’importe quoi. Dans dix ans, Innovia, ce sera 700 ou 800 emplois. Ce n’est pas cela qui va créer la masse des emplois sur le secteur. L’emploi, sur le territoire, c’est surtout le tertiaire, le service à la personne ».

S.D.

[Billy]

Je les invite (L’Institut national de recherches archéologiques préventives), à aller faire un tour du côté de Salins, y a quelques 50 000 tombes protohistoriques qu'y les attendent