De retour de vacances…obelix a écrit :Si la traduction rend correctement le sens de la phrase (je n'ai pas le temps de vérifier en détail), ce sont bien les habitants de la Germanie Première qui appellent l'Arar "Saône". Or la Séquanie fait partie de la Germanie Première, mais pas les Héduens! Ces derniers font partie de la Lyonnaise à cette époque (là encore, je n'ai pas eu le temps de vérifier précisément les dates). Nous avons donc une Saône qui, dans sa partie amont coule dans la Séquanie appartenant à La Germanie dont Ammien Marcellin dit qu'elle est nommée Sauconna par ces derniers. Puis une zone où elle coule entre la Germanie et la Lyonnaise servant de limite. Et enfin, la partie aval où la Saône s'appelle "Arar", jusqu'à son confluent avec le Rhône.
Ceci reste à vérifier (la traduction et les dates), en attendant voici une carte où sont représentées, La Germanie Supérieure, la Lyonnaise et La Saône:
Eh bien non justement,la traduction d'Itinera ne rend absolument pas correctement le sens de la phrase car elle est catastrophique!
D'abord Itinera fait une faute évidente,que l'on constate très vite,en intervertissant la droite ("dexta") et la gauche ("sinistra") concernant la Viennoise et la Lyonnaise placées toutes deux sur les rives du Rhône.Itinera écrit que la Viennoise est à droite et la Lyonnaise à gauche alors que c'est bien entendu le contraire,comme le texte le précise bien et que la carte publiée le confirme!
Mais la faute la plus grave est commise quand Itinera traduit "quem Sauconnam appellant" par "qu'on appelle dans ce pays la Saône",en sous entendant que "ce pays" est la Germanie Première (ou Supérieure),où sa mention ne vient que dans le membre de phrase suivant ("inter Germaniam primam fluentem" entre parenthèses) et pas avant.
Où Itinera a t'il vu les mots pour "ce pays" et surtout l'adjectif démonstratif "ce" ???
De plus,le verbe "appellant" est au pluriel (et non au singulier comme le suggère la traduction Itinera!) pouvant être traduit par 'ils appellent" où "ils" désigne tous les riverains gaulois de la rivière Arar-Sauconna sans exclusives,ceux de la Lyonnaise comme ceux de la Germanie Première,et non les seuls riverains de la rivière en Germanie Première comme semble l'indiquer la traduction d'Itinera.N'oublions pas que cette phrase est incluse dans un chapitre où l'auteur Ammien Marcellin parle exclusivement de la Gaule et de ses habitants les Gaulois càd de leurs fleuves,villes,divisions administratives,histoire,etc...
Enfin,je n'apprécie pas non plus qu'Itinera traduise "suum in nomen adsciscit" par "qui perd son nom dans cette rencontre" comme si c'était la Saône qui était le sujet du verbe "adsciscit" alors que c'est le Rhône qui en est le sujet,comme il l'avait déjà été du verbe "perstringit" placé avant dans la phrase.
"suum in nomen adsciscit",c'est en mot à mot "il (le Rhône) s'approprie ("adsciscit") son nom (le nom d'Arar"),impliquant dans les faits que le Rhône impose son nom à la rivière Arar qui perd le sien au confluent des 2 rivières.
La prise du nom se passe exclusivement entre le Rhodanus (le Rhône) et l'Arar (la Saône) à leur confluent et non entre l'Arar et la Sauconna je ne sais où!
Bravo pour la publication de cette carte qui éclaire bien les choses