Un site mésolithique dans la vallée de l'Ognon

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Karine
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Un site mésolithique dans la vallée de l'Ognon

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Un site archéologique majeur mis au jour en Haute-Saône

Des spécialistes ont découvert un site mésolithique sur le tracé de la future déviation de Pesmes. Une trouvaille inédite dans la Vallée de l'Ognon.

VESOUL. _ L'une des vertus de l'archéologie préventive. Etre à l'affût des chantiers routiers. Et prospecter avant qu'il ne soit trop tard. La procédure a parfaitement fonctionné sur le tracé de la future déviation de Pesmes (70). Les sondages ont débuté dès novembre à Marpain (39), à la frontière entre la Haute-Saône et le Jura.


Marpain, territoire sur lequel un viaduc doit être édifié. Les ouvrages d'art étant construits en premier, les archéologues s'attachent d'abord à vérifier les lieux retenus pour ces aménagements. Marpain a donc dévoilé les secrets de ses entrailles à une équipe de l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives). Du moins une partie de ses secrets.


Et d'ores et déjà, c'est l'enthousiasme à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). « Il s'agit des restes d'un campement de chasseurs-cueilleurs du mésolithique », s'émerveille Nathalie Bonvalot, ingénieure au service archéologie de la Drac.




Belle opportunité



Mésolithique ? Une période de transition vers les premiers agriculteurs néolithiques. Nathalie Bonvalot détaille : « Les hommes du mésolithique sont les derniers vrais chasseurs de la préhistoire ». Concernant le site mis au jour, sa datation est estimée entre 8.000 et 7.000 av J.C. Le fort potentiel archéologique de la vallée de l'Ognon est connu depuis belle lurette et les spécialistes s'attendaient à tomber sur des vestiges intéressants. « Mais là, il s'agit d'une découverte majeure et la première de ce type dans la vallée de l'Ognon », assure l'ingénieure de la Drac.


D'autres campements mésolithiques ont été fouillés par le passé dans le Jura à Ruffey-sur-Seille et à Choisey ; « ces gisements de plein air », mieux connus en Allemagne et dans les pays scandinaves, demeurent rares en France. Difficiles à détecter.


Le site de Marpain représente une formidable opportunité de densifier, voire d'affiner, les connaissances sur les conditions de vie de nos ancêtres. D'autant plus que ledit site semble bien conservé.


Patrimoine collectif



Le campement de chasseurs-cueilleurs se situe à proximité de la rivière L'Ognon. On sait grâce à d'autres fouilles que les membres de ce genre de communauté vivaient dans des tentes en peaux ou dans des abris légers d'une dizaine de mètres carrés par famille. « Des zones de débitage ont été repérées », souligne Nathalie Bonvalot. Comprenez, là où se déroulait la fabrication des outils. C'est à l'époque mésolithique, semble-t-il, que l'être humain a créé l'arc. On chassait le cerf, le sanglier, l'ours, le loup, voire le castor.


Pour l'instant, les sondages n'ont pas montré de restes d'animaux. L'acidité du terrain a, peut-être, eu raison de la fragilité des ossements.


Des fouilles complémentaires seraient nécessaires pour évaluer avec plus de précision la richesse de ce patrimoine collectif. Fin février, les archéologues de l'INRAP rendront leurs conclusions. A partir de là, le préfet de Région dispose de trois mois pour décider ou pas d'une fouille préventive du site. En sachant évidemment que les travaux du futur contournement de Pesmes porteront atteinte aux vestiges. La fouille préventive permettra de sauver le maximum d'informations, avant de laisser la place aux engins de chantier.


Contrecoup, le chantier va prendre un peu de retard. Un pas de côté pour la déviation, mais un pas en avant vers une meilleure connaissance de l'humanité.


Isabelle GERARD
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