Le 700ème anniversaire de Belfort

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Karine
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Le 700ème anniversaire de Belfort

Message par Karine »

Rendez-vous en 1307

L'exposition historique sur le 700ème anniversaire de la ville a été inauguré hier à la Tour 46.
Remarquable.

Les Belfortains, et tous ceux qui aiment cette ville farouchement attachée aux libertés individuelles, ne manqueront pas de se plonger dans la préhistoire de la démocratie municipale. De façon claire et agréable, les premiers pas de cette émancipation sont reconstitués à travers un cheminement d'une grande qualité. A voir l'affluence à la Tour 46 hier soir, on peut parier sur un succès populaire d'envergure. D'autant que l'exposition sera visible jusqu'au 19 mars et entièrement gratuite chaque week-end. Une fois le pont-levis factice franchi, on pénètre dans un univers judicieusement agencé. Les documents historiques et les objets d'époque voisinent en effet avec des espaces interractifs captivants. A commencer par le voyage en trois dimensions que l'UTBM a imaginé dans le Belfort moyennâgeux, sur un scénario des historiens Georges Bischoff, Chritophe Cousin et Yves Pagnot.

Hélicoptère virtuel

Imaginez-vous dans un hélicoptère virtuel et laissez-vous planer au-dessus de la cité prospérant peu-à-peu au pied de son château ancestral. Puis plongez à travers ses ruelles au pavement approximatif, en frôlant la grande fontaine, alors en bois, le four banal et la halle construite à l'emplacement actuel de l'école Jules Heidet. La visite se termine par les premiers remparts des Glacis. Tous les publics apprécieront cette animation didactique dont l'introduction se décline comme un monopoly. Seconde étape ludique : penchez-vous par la fenêtre et espionnez les échanges du conseil des bourgeois ressuscités à travers une fresque à l'inspiration médiévale. Les échanges des premiers élus belfortains, enregistrés en français contemporains, sont succulents, et finalement peu éloignés de ceux du conseil municipal actuel lorsqu'il s'agit de finances publiques.

Troisième lieu de détente : la projection d'extraits de deux films de genre, "Braveheart" de Mel Gibson, et "Le Métier des armes" d'Ermanno Olmi. D'une époque à l'autre, au fur et à mesure du renforcement de la liberté municipale, les grandes figures d'un Moyen-Age échappant peu à peu aux seigneurs, servent de repères : la réplique du gisant de Renaud de Bourgogne, majestueux jusque dans la mort, le mannequin d'un croisé en provenance du musée de l'armée, celui d'un milicien du XVIème siècle, premier soldat-citoyen, et les éffigies des paysans en colère de 1525. Au milieu de ce parcous passionnant, des objets inestimables retiennent eux aussi l'attention : les antiques serrures du château de Rougemont, une poutre de 1500 aux armes de Belfort venue du musée de Bâle, et la cloche de l'ancienne collégialede Saint-Denis datant de 1609. Les documents exceptionnels dénichés par les archives départementales complètent un ensemble où vibre l'âme du Belfort médiéval.

Article de François Zimmer paru dans L'Est républicain du vendredi 20 octobre.

Exposition gratuite le week-end, ouverte de 10h à 12h et de 14h à 17h.
Tour 46, Vieille Ville.
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Karine
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Message par Karine »

Les légumes de Charlemagne

Livèche, arroche, dolique, fenugrec : oubliés ou peu connus, ces végétaux et bien d'autres poussent dans le potager médiéval que 550 enfants des écoles visiteront cette semaine au marché Fréry.

Sacré Charlemagne ! Non content d'inventer l'école, l'Empereur à la barbe fleurie qui en réalité arborait un visage glabre) a aussi édité vers l'an 800 un capitulaire, sorte d'acte législatif de bonne gouvernance dans lequel il préconisait notamment la culture de 90 plantes, légumes et arbres fruitiers répertoriés. Un document précieux dont se sont inspirés le service municipal des espaces verts et celui de la santé (CCAS) pour concevoit un potager médiéval au marché Fréry, sous la double bannière de la semaine du goût et du 700ème anniversaire de la franchise de Belfort. Cette semaine, il sera visité par 550 écoliers, dont hier matin, une classe de CM1-CM2 de Saint-Exupéry invitée à ce voyage dans le temps digne des Visiteurs.
Carnet en main, les enfants ont facilement identifié les poires, pommes, pois chiches, lentilles, fèves, choux, oignons, navets, concombres et autres poireaux déjà en vogue à l'époque médiévale et toujours d'actualité. Mais qui connait encore le dolique, qui ressemble à un haricot géant et pâlichon ? Ou le fenugrec, cette plante aromatique dont les grains servent aussi à constituer des cataplasmes ?

Carottes blanchâtres

"Entre le médical et le culinaire, la limite était parfois floue", explique Annie Serra, infirmière au service de santé qui a planché sur le sujet depuis le printemps avec Daniel Bouillard et Juliette Bervoët, employés des espaces verts. "Il n'a pas toujours été facile de retrouver certaines plantes aromatiques comme la livèche ou l'arroche que je me suis fait livrer de la Drôme", explique la jeune femme. Tout comme la ache, variété de céleri qui n'a rien avoir avec une autre plante, illicite celle-là.
Attention aux anachronismes. Car nombre de végétaux n'étaient pas encore connus au Moyen-Age et n'ont été ramenés que bien plus tard par les gallions des grands découvreurs. Dans un potager médiéval, pas de tomates, de courgettes, de citrouilles ou de potimarron. Ni bien sûr de pomme de terre introduites par Parmentier. Pas davantage de carottes oranges comme celles que nous connaissons aujourd'hui. A l'époque elle présentait une teinte blanchâtre.

Pain d'épeautre et tisane

Quant aux méthodes de conservation, elles étaient variées : miel pour les fruits, ensilage pour les récoltes, sel et herbes aromatiques pour la viande qui pouvait aussi être boucanée ou séchée en suspension.
Des échantillons de muscade, coriandre, sumac, gingembre, cardamone, cannelle, clou de girofle, fenouil ont taquiné les jeunes papilles parfois réticentes à reconnaître les quatre saveurs : sucré, salé, acide, amer. D'autant que les cuisiniers du Moyen-Age, pas avares en nuances, en distinguaient quelques autres, comme l'âcre ou le suave.
Les écoliers ont apprécié le pain d'épeautre (une variété de blé en vogue au Moyen-Age), fabriqué par le CFA municipal, mais la tisane mélisse-citronelle censée "rendre l'esprit joyeux" les a plutôt fait grimacer. En guise de travaux pratiques, ils ont préparé du porez, mélange de pommes et de navet agrémenté de cannelle et muscade.
Tous sont repartis du marché avec provisions de notes et de photos.

Article paru dans L'Est Républicain.

Cet après-midi à la foire aux livres : dégustations et préparations médiévales.
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