L'Ajoie en bref

[Pieume]

L'Ajoie était un "pagus" qui a donné en français le mot "pays" de la provincia Sequanorum, capitale Vésontio. L'Ajoie comprenait tout le bassin de l'Allaine jusqu'à son confluent à Allenjoie dans le pays de Montbéliard ainsi que le plateau qui domine la vallée du Doubs sur sa rive nord depuis St Hyppolyte juqu'à Montbéliard. La partie qui se trouve aujourd'hui au sud du territoire de Belfort, ainsi que les cantons d'Herimoncourt, Pont de Roide, faisait géographiquement et culturellement partie du pagus gallo-romain "Elisgaudium" aussi appelé pays des Alsegaugensis ou Ajoie. Pendant plusieurs siècles, l'Ajoie resta Séquane avec Mandeure comme chef-lieu. Suit une période d'instabilité pendant les invasions barbares. A la chute de l'Empire, le pagus est disputé entre les burgondes et les allamans. Les burgondes s'assimilent à la population séquano-romaine, et adoptent son parler d'où naitront les patois. Tandis que les Allamans s'installent en Alsace. De cette période date la frontière linguistique. Au Vème siècle les Francs soumettent les autres peuples et fondent un royaume chrétien. Les moines Colomban, Dizier, Ursane attirés par les forêts viennent y fonder des ermitages. L'Ajoie devient Elsgau et est rattaché au diocèse de Besançon et au royaume de Bourgogne. Jusqu'à la période féodale elle constitua un petit fief qui passa successivement aux mains des comtes de Ferrette puis de Montbéliard. En 1386 l'Ajoie fut vendu à la comtesse Henriette de Montbéliard avant d'être divisée. Le district de Porrentruy fut donné à l'Evêché de Bâle. En 1797, l'Ajoie est réunifiée et forme le 86ème département du Mont terrible. Le département comprend 5 cantons, Porrentruy, St Ursane, Franche-montagne, Audincourt et Montbéliard. Napoléon trouve le département trop exigu et décide de le rattaché au Haut Rhin. Au congrès de Vienne en 1815 le département est dépecé, le pays de Montbéliard revient à la France et est rattaché au département du Doubs, l'ancien évêché revient à Berne contre le voeux des habitants qui voulaient rester français. Des deux côtés de la frontière nous parlons le même patois, nous appartenons bien à la même culture. L'Ajoie a pour emblême la Vouivre.

[Nicolas]

Merci pour cet intéressant résumé, Pieume.
Cela étant, il me semble que l'animal fabuleux qui orne le drapeau de l'Ajoie n'est pas une vouivre, mais le basilic, emblème héraldique de la ville de Bâle, reconnaissable à sa tête de coq.
Mais peut-être que je me trompe...

Nicolas

[Pieume]

Oui c'est bien une tête de coq et normalement la vouivre devrait avoir une tête de serpent avec un joyau je pense, mais tous ceux qui l'ont vu n'en sont pas revenus
Je mets une version de la légende de la vouivre d'Ajoie dans la rubrique adéquate

[Angusdels]

Le basilic peut également avec une tête de serpent, comme dans Harry Potter cité précédement. Il me semble surtout que la différence majeure est une histoire de sexe et de taille entre la Vouivre et le basilic, mais bon, je peux me tromper.

Cela dit en passant, le basilic sur les pâtes al dente, c'est super bon !!

[Nicolas]

En héraldique, le basilic est une sorte de dragon à tête de coq. Je crois qu'on considérait qu'il résultait d'un oeuf de serpent couvé par une poule.

Nicolas

[Angusdels]

C'est ça Nicolas, mais dans les différentes légendes, la partie poule et la partie serpent sont différentes.
Pour l'héradie, je te fais confiance les yeux fermés.